Chers Pélerins,

Il fut un temps où le monde était habité par des dieux. Dans l’espace que les hommes partageaient avec eux, l’invisible se mêlait constamment à la matière visible. C’était la présence de ces êtres, bien plus puissants que les hommes, qui assurait la stabilité du Cosmos. Et dans un monde sacré, la vie de chaque humain possédait un sens : vous êtes sur terre, disaient les sages et les poètes, car les dieux le veulent ainsi. C’est dans les jardins, ces endroits qui ont encore une âme. Là, l’expérience de la beauté, du mystère vivant de l’être est encore accessible. C’est ce flux de vie que les Chinois appelaient le Tao, c’est à dire la Voie. Tout est dans le Tao, s’en éloigner n’apporte que le malheur. Le temps du jardin est celui de la Vie, sans but à atteindre. La Vie n’a qu’une fin : elle-même. Et la beauté aussi qui naît constamment du processus de la Vie. Le monde naturel croit spontanément et se suffit à lui-même dans un présent éternel, lent et doux. Retrouver cette vie, la vraie, et ce temps de la nature qui est aussi notre vrai temps, celui que connaît notre corps animal, c’est cela le don du jardin. 

Redevenir enfant, voilà leur ambition la plus profonde. Retrouver l’innocence avec laquelle un enfant découvre un monde infiniment plus grand que lui avec qui il sait encore parler, jouer, en un mot : créer.

Selon Lao Tzu, c’est seulement en s’adaptant à la musique du cosmos, en s’écoulant comme l’eau au travers des méandres d’une rivière, en accordant son esprit à la vie, que l’on obtient de bons résultats : un jardin vivant.

Cela fait écho au précepte de Sun Tzu : gagner la victoire sans combattre, le maximum d’efficacité pour le minimum d’effort. Les auteurs des traités militaires chinois identifiaient le chef de guerre avec l’Homme réalisé, celui qui a atteint le Tao et fait corps avec lui. De telle sorte que l’Art de la guerre pourrait fort bien être rebaptisé : l’Art de la paix. Sun Tzu, comme son contemporain: Lao Tzu, est rangé dans les canons taoïstes. Tous deux mettent en avant l’interpénétration des contraires qui amène à l’équilibre du vivant. Voir l’onglet Suntzuthé de mon site : www.poesiedentreprise.com

Le jardinier poète doit comprendre quelles sont les forces à l’œuvre dans son jardin sauvage. Parfois un geste suffit au bon moment, parfois ne rien faire est le meilleur choix. Les sages taoïstes ne disaient pas autre chose lorsqu’ils prêchaient le Wuwei, le non-agir. Ne pas agir cela veut dire ne pas aller au-delà de ce qui surgit spontanément, ne pas s’engager dans des actions même bien calculées, dont le but est d’obtenir plus que ce qui est offert par la Vie. La seule règle du jardinage sauvage est : faites-en le moins possible, laissez à la nature le gros du travail. Jardiniers soyez paresseux ! Dans mon jardin idéal, le jardinage est avant tout une œuvre du cœur et du regard.

Ainsi immobiles, assis sans rien faire

Le printemps vient, l’herbe pousse d’elle-même (Anonyme chinois)

Cette approche du jardin est la seule qui permettrait de réintroduire de la magie dans les jardins. Le jardin sauvage incarne tout ce que la civilisation occidentale a laissé derrière elle : la poésie, la liberté, le bonheur profond, simple, d’être au monde. Oeuvrez avec les poètes, les magiciens, les danseurs et tous les autres artisans de l’invisible pour rétablir le mystère du monde. Vous n’aurez pas le désir de changer le monde, vous ferez juste une petite place à la Vie. Vous ne serez pas seuls, les dieux sont de votre côté. Ils attendent les hommes, en souriant de leurs égarements, derrière le portail entrouvert de leur jardin.

Notre besoin essentiel de spiritualité est d’habiter un monde pourvu de sens. C’est dans la distance que nous avons mise entre nous et la nature que se mesure la perte de spiritualité, nous nous sommes écartés du monde naturel, sain et vigoureux où le mystère de la vie éclate.

Le jardinage est un exercice spirituel, une manière de voir le monde, d’interroger de près la nature, ce n’est pas de la technique mais de la poésie.

Il n’y a qu’un pas du jardin à la table : la cuisine zen macrobiotique de Georges Oshawa. Cet art culinaire s’inscrit dans la philosophie taoïste : chaque plante, chaque partie de la plante a une énergie soit Yin, soit Yang. Notre corps, comme le jardin, a un terrain, un milieu, soit Yin, soit Yang. Le cuisinier zen macrobiotique, en bon jardinier, harmonise, rééquilibre, énergise.

  Stages « Se relier au Vivant »

Je propose des stages pour se reconnecter au vivant et au sacré par la pratique du jardinage, par la découverte de la cuisine zen macrobiotique et des automassages DO-IN. Au programme également: des ateliers Suntzuthé, (voir l’onglet sur mon site) des ateliers de poésie et de peinture, la découverte du Yi King. Je vous invite à expérimenter l’art et la beauté au quotidien dans un environnement exceptionnel en Suisse Normande à quelques mètres du « parc Natura 2000 Val de Rouvre ».

Vous pouvez me contacter par mail : suntzuthe@gmail.com

Ou sur mon site : www.poesiedentreprise.com